De l’avenir du livre numérique

S’il n’a jamais décollé dans nos contrées, tout espoir n’est pas pour autant perdu. C’est Carrefour qui sonne la charge, à l’image d’un de ses concurrents anglais, Tesco. Cette chaîne de grande distribution avait lancé l’offensive outre-Manche dès la rentrée scolaire et pensait s’attaquer au marché européen dans un second temps. Carrefour a donc décidé d’anticiper l’arrivée de ce nouveau venu en lançant sa propre liseuse, Nolim, qui n’est plus ni plus ni moins qu’une liseuse Booken (la Cybook Odyssey en l’occurrence). Et comme ses rivaux, l’enseigne compte avant tout sur le catalogue pour générer des profits plutôt que sur l’appareil, presque vendu à prix coûtant. On trouve ainsi le modèle de base à 69,90€ contre 99,90€ pour le modèle avec l’éclairage inclus, pour une taille de 6 pouces et une capacité de stockage de 4 GO. Attention, on parle bien de liseuse et non de tablette. L’autonomie avec une seule charge est donc de 2 à 4 semaines et il est possible de lire en plein soleil, comme si vous teniez un livre physique à la main. Les premiers tests sont élogieux (Prise en main carrefour Nolimbook +) et Carrefour semble décider à frapper fort. En témoigne sa campagne de publicité en prime time sur une grande chaîne : de l’inédit ! La concurrence n’a pas tardé à régir, la FNAC proposant la Kobo Touch (tactile) à 79€ alors que le kinde de base (non tactile) s’allège de 20€ pour s’afficher à 59€. Même Cultura s’aligne en proposant… le Cybook Odyssey à 49,99€ !

Carrefour compte sur ses 230 magasins physiques pour séduire les clients avec un catalogue de 100 000 livres, dont 1 500 gratuits. Pour tenter d’appâter le chaland, Carrefour a même poussé le vice à préchargé 100 livres qui attendent donc « gratuitement » le lecteur. De quoi titiller notre instinct consumériste. Toutefois, certains doutent de la stratégie tel Olivier Ezratty, expert Frenchweb et consultant en stratégie d’innovation digitale : « Nolim se base sur la commercialisation d’un produit (…) sur un marché des liseuses qui se tasse. Ce n’est pas un pari impossible, mais c’est un pari risqué ». Rappelons aussi que les éditeurs sont loin de jouer le jeu en continuant de proposer les livres en version numérique à un prix beaucoup plus élevé (10€) que l’équivalent poche (6,50€). Seules les sorties sont plus avantageuses en numérique (entre 15 et 18€ contre 17 à 21€ pour le livre papier). Autant dire que la bataille est loin d’être gagnée. Pour preuve, en 2013, on s’attend à une vente de 500 000 liseuses en France contre 6 000 000 de tablettes.

 

 

 

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