Armstrong ou le bal des faux-culs

Comment ne pas revenir sur la confession qui s’étale en une des journaux ? Oprah Winfrey a réussi là où tout le monde avait échoué auparavant. Faire avouer le maestro, l’icône vivante. Toutefois, l’exercice était tellement sous contrôle, presque froid, que c’est à se demander s’il n’était pas planifié dès le début de la carrière de l’américain, comme une stratégie calculée avec la rédemption comme ultime acte.

Alors, bien sûr, il a avoué « avoir pris de l’EPO, fait des transfusions et pris de la testostérone ». Rien de bien sensationnel eu égard au rapport de l’Usada qui dévoilait déjà toutes ces pratiques. Celles d’un milieu dévoyé où il est impossible de « gagner le Tour de France sept fois sans se doper, pas dans cette génération ». Autre phrase choc qui illustre à merveille la sempiternelle phrase ‘Tous dopés’ : « Pour gagner le Tour plusieurs fois, utiliser des dopants, c’était comme avoir de l’air dans nos pneus ou de l’eau dans nos bouteilles ». Rien de plus normal en somme.

C’est d’ailleurs cette normalité qui effraie tant. Lance Armstrong semble plus affligé de devoir avouer s’être dopé que de s’être dopé. D’ailleurs, il en rejette presque l’entière responsabilité à sa maladie, à son cancer : « J’avais ce désir téméraire de gagner à tout prix. Cela a marché pour le vélo et aussi pour battre la maladie ». C’est donc après ce combat pour la vie qu’il n’aurait plus qu’un objectif à travers « un étrange processus » : gagner. Un peu facile, un peu court argueront ses détracteurs.

Plus troublant encore, il dit avoir été « propre » lors des Tours de France 2009 et 2010. Le rapport de l’Usada dit le contraire. Mais, contrairement à la période passée, les preuves sont moins accablantes. Alors, le Texan reprend sa stratégie et nie tout en bloc quitte à faire tousser dans les chaumières. Troisième du Tour de France à 38 ans sans prendre de produits dopants avec son passé de toxico ? Il doit bien être le seul à croire en sa fable. Un « miracle » sans doute comme en 2005…

Les commentaires vont bon train, tous plus risibles les uns que les autres. Du président de l’UCI qui affirme, droit dans ses bottes, que la lutte contre le dopage n’en finit plus de faire des progrès à Eddy Merckx ou Laurent Jalabert, dopés pas encore repentis, qui jouent leur rôle de naïfs surpris à merveille.

Au final, les excuses apparaissent bien maigres voire totalement absentes. Comme celles envers Floyd Landis, son ancien coéquipier dont Armstrong a reconnu que c’était l’élément déclencheur de sa chute, ou Betsy Andreu, médecin qu’il a traîné dans la boue. La date du 17 janvier rajoute au malaise puisque c’était en quelque sorte la date limite que lui avait fixée la justice américaine. Lance Armstrong se bat juste pour éviter la banqueroute et la prison, pas pour son honneur ou celui de son sport. Le directeur général associé de l’agence de marketing Quaterback, Arnaud Benoît-Cattin, résume parfaitement la situation : « L’interview avec Oprah c’est le dernier épisode de 15 ans de communication ». Toute cette mise en scène laisse un goût amer et on a envie de lui retourner ses propres paroles lâchées au cours de l’entretien quand il évoquait le bras d’honneur lancé à la presse en 2005 : « Tu aurais pu faire mieux que cela Lance, c’était naze ! ».

6 thoughts on “Armstrong ou le bal des faux-culs

  1. Tcho says:

    Il l’a fait pour l’Argent et la Gloire, mes 2 seuls moteurs dans la vie :twisted:

    Donc je le comprends parfaitement :cool:

    Je vendrais même mes proches pour 3 dollars et 14 cents :cool:

    Choqué :?:

  2. admin says:

    Non, non, tu as raison Jacky! Des années de mensonges, que dis-je, des décennies de mensonges valent bien ce traitement à son encontre! :evil:

    Je te reconnais bien là Tcho. Alors que moi, impossible de me corrompre vu que je suis déjà à ta botte! ;-)

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