R.J. Ellory, quand l’écrivain se fait usurpateur

Coup de tonnerre dans le microcosme de l’édition cette semaine avec la découverte de la supercherie d’un écrivain renommé, R.J. Ellory. Le laudateur de Vendetta n’était ainsi que son propre auteur! C’est un autre auteur, Jeremy Duns, qui s’en est rendu compte. Il a trouvé étrange que deux internautes aient attribué systématiquement la note maximale à chaque roman de Roger Jon Ellory (5/5) quand dans le même temps ils ne mettaient qu’1/5 à plusieurs « concurrents ». Par ce biais, Roger Jon Ellory a encensé son dernier roman : « Tout ce que j’ai à dire, c’est que ces paragraphes et ces chapitres m’ont laissé sans réaction… c’est vraiment un livre magnifique. Ignorez les (sic) et les ronchons, ce livre n’est rien d’autre qu’une grande histoire, brillamment racontée. Allez l’acheter, lisez-le et faites votre propre opinion. Quels que soient ses effets sur vous, votre âme sera ébranlée ».

L’intéressé a un temps essayé de supprimer les messages incriminés avant d’être contraint de plaider coupable : « Les critiques récentes – tant positives que négatives » qui ont été postées sur mes comptes Amazon sont de ma seule responsabilité. Je regrette du fond du cœur l’erreur de jugement qui a conduit à ce que mes opinions personnelles soient disséminées de cette manière et je tiens à présenter mes excuses à mes lecteurs et à la communauté des écrivains ».

L’affaire est d’autant plus étonnante que l’auteur jouit d’un prestige certain et que son dernier roman avait bénéficié d’une bonne critique presse. On frôle la schizophrénie, ce qui semble se confirmer à la lecture du message publié par Ellory : « Vous créez ce réseau de personnages pour parler de votre livre, et parfois cela se termine en conversation avec vous-même ».

Au-delà du simple cas de R.J. Ellory, un débat s’est ouvert sur ses fameuses critiques souvent fallacieuses. Des cabinets sont ainsi chargés d’alimenter les rubriques avec des avis dits « crédibles » où un petit commentaire négatif apparaît au milieu de nombreux propos dithyrambiques pour donner l’illusion d’un vrai commentaire.

Ce problème ne concerne d’ailleurs pas que le monde de l’édition puisque tous les sites marchands publient des avis de consommateurs dont il est quasiment impossible de discerner le vrai du faux. Par ma propre expérience, j’ai ainsi été amené à voir indéfiniment rejeter ma critique négative portant sur un produit acheté sur le site Rueducommerce malgré plusieurs tentatives sans aucune explication du site. Or, sur la fiche produit, aucun commentaire avec une note inférieure à la moyenne n’était publié. De là à penser que Rueducommerce censure toute mauvaise critique, il n’y a qu’un pas que j’ose allégrement franchir puisqu’un courrier papier de ma part (je sais être « chiant » ou persévérant –au choix- quand je sens qu’on tente de m’arnaquer) n’a suscité aucune réponse. Quant à moi, je plaide coupable d’avoir encouragé des connaissances à poster sur le site d’Amazon des commentaires sur mon livre « en toute objectivité », après l’avoir lu cela va sans dire. Bien évidemment, je ne suis pas dupe non plus sur cette prétendue objectivité ; mes proches n’ayant pas vocation à me « casser ». De même, j’ai encouragé un lecteur (un vrai que je ne connais pas!) qui avait publié un commentaire directement sur ce site à rééditer sa performance sur Amazon. C’est certes de bonne guerre (je pense que tous auto-édités doivent passer par cette étape lors de leur premier roman) mais je m’engage à ne pas renouveler mon forfait pour le second qui ne saurait tarder.

6 thoughts on “R.J. Ellory, quand l’écrivain se fait usurpateur

  1. Tcho says:

    Une grande famille (d’imposteur) les écrivains :cool:

    Cela relêve du charlatanisme :evil:

    D’ailleurs, ça me rapelle un livre : parachute ou virgule de chute ou un truc comme ça

    La critique unanime sur sa valeur : un chef d’oeuvre

    Je vous raconte pas comme j’ai allumé mon barbecue le jour après avoir reçu cette bouze :cool:

  2. Anonyme says:

    Je sais pas à quelle époque tu vis, mais ici, c’est possible depuis que Baltazhar 1er l’a décrété lors de sa prise du pouvoir au sein du Saint-Siège de la Confrerie de la Republic :cool:

    Louffoque mais diablement exquis :cool:

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