Vague de panique sur l’euro en Grèce et en Espagne

1,5 milliard d’euros retirés aux guichets des banques en seulement deux jours en Grèce et 1 milliard pour la seule banque Bankia en quelques jours en Espagne. Non, la nouvelle n’est pas tirée d’une énième interprétation de Nostradamus mais se révèle juste être la stricte réalité. La crise de l’euro n’a jamais été aussi vraie. Les autorités officielles contestent toutefois le chiffre avancé pour la banque espagnole par le quotidien ibérique El Mundo. En même temps, qui croire en ce jeu de dupes ? Les autorités qui ont intérêt à minimiser l’ampleur des retraits pour ne pas créer un effet de panique ou les journalistes censés relayer l’information prise sur le terrain ?

Situation de l’Espagne

C’est que la crise à Bankia, 4ème banque du pays, est sévère depuis sa nationalisation il y a tout juste quelques jours. Cette information vient d’autant plus mal que l’Espagne a dû emprunter près de 3 milliards d’euros sur les marchés ce matin à des taux beaucoup plus élevés que ces derniers jours, signe manifeste de défiance des marchés envers l’Espagne et l’euro. Incapables de se recapitaliser par elles-mêmes (on parle d’un besoin de 100 milliards d’euros), l’Etat espagnol avait voulu rassurer les marchés avec ce renflouement alors que la banque était fortement engagée dans des prêts immobiliers à risques. Force est de constater que l’objectif visé est loin d’avoir atteint son but. Tout au moins dans l’immédiat. Pour preuve, la chute des bourses européennes et particulièrement l’action Bankia dont il serait plus réaliste de parler de massacre (3,75€ lors de son introduction il y a 11 mois contre 1,25 actuellement).

L’énième crise grecque

La situation espagnole n’est pourtant pas aussi critique que celle de la Grèce. La peur de voir tomber l’euro et de revenir au drachme  ne relève plus du fantasme désormais. Les autorités n’hésitent désormais plus à parler très officiellement d’un risque de contagion de la peur qui tournerait vite à la panique. En pleine crise politique majeure après des législatives qui n’ont pas permis la constitution d’un nouveau gouvernement, les Grecs ne vont avoir d’autre solutions que de revoter en espérant cette fois pouvoir dégager une majorité, ce qui n’est pas gagné d’avance. Mais ce qui a vraiment mis le feu aux poudres a été la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de ne plus prêter de liquidités à certaines banques qu’elle estimait sous-capitalisées. Les banques se manifestant auprès de la Banque de Grèce (qui joue les intermédiaires avec la BCE) pour des prêts d’urgence ne cessent d’augmenter trahissant le marasme économique et financier ambiant.  Et si les Grecs souhaitent toujours rester dans l’euro selon différents sondages, ils sont également près de 50% désormais à croire au retour de leur ancienne monnaie. La question n’est donc plus de savoir si l’on va débrancher le mourrant mais quand.

4 thoughts on “Vague de panique sur l’euro en Grèce et en Espagne

  1. El barbudo de la colla says:

    Et dire que l’on continue d’insulter et de traiter de débiles les voix qui considèrent que l’Euro est une idiotie qui va tous nous couler…
    Vive l’UMPS pro UE-RSS

  2. admin says:

    Disons qu’on a voulu mettre la charrue avant les bœufs avec l’euro. Sortir de l’euro est effectivement une voie envisageable sans risquer un scénario catastrophe. L’Angleterre et la Suisse vont très bien sans nous ce qui prouve qu’une autre voie est possible. Déjà arrêtons de vouloir sauver la Grèce qui, dans le meilleur des cas, aura un endettement identique en 2020 à l’Italie d’aujourd’hui qui est pourtant annoncé comme catastrophique par tout le monde. Une aberration de plus dans ce monstre sans tête qu’est l’Europe.

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