Quand on est secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, on se doit d’être irréprochable. Et pourtant, Pierre Lellouche se voit projeter, bien malgré lui, sous les feux des projecteurs en ce début de semaine. La faute à un documentaire de Canal + en date du 2 avril sur lequel a rebondi le journal Libération dans la journée de dimanche sur son site. On apprend dans le documentaire qu’un ministre emploierait depuis 2009 une femme de ménage sans la déclarer et en situation irrégulière. Or ledit ministre n’est autre que Pierre Lellouche, l’un des chantres, justement, du discours stigmatisant les sans-papiers.

Libération ironise sur la réaction de Pierre Lellouche, faisant remarquer qu’il « s’est reconnu rien qu’en lisant un article dans les pages de Libération sur ce documentaire le 2 avril au matin ». L’intéressé nie, bien évidemment, toutes les accusations puisqu’il déclare que son employée lui a dit posséder un titre de séjour. Il croit même y déceler un complot : « toute cette histoire n’est qu’une manipulation grossière dont on voit bien la finalité à une semaine de l’élection présidentielle ».

Il n’empêche, le journal enfonce le clou en faisant remarquer que « selon les documents recueillis par Libération, le secrétaire d’Etat a en réalité déclaré sa salariée le … 3 avril », soit le lendemain de la diffusion du documentaire. Troublante coïncidence tout de même. En outre, la ligne de défense du ministre qui plaide l’ignorance vole en éclats lorsque l’on sait qu’il avait écrit au ministre de l’Immigration de l’époque, Eric Besson, pour demander la régularisation de son employée, sans succès. En outre, une de ses collaboratrices, Delphine Bürkli a plaidé coupable par négligence du retard pris auprès de le l’URSSAF en vue de déclarer la femme de ménage du ministre. La république irréprochable prônée par Nicolas Sarkozy dès le début de son mandat n’en finit décidément plus de connaître des ratés.