PS : Au royaume des aveugles, le borgne est roi

Le gouvernement est empêtré dans la crise et n’en voit pas le bout. François Hollande fidèle à son engagement de campagne a totalement changé son point de vue, quitte à renier une grande partie de ses promesses. L’impopularité de l’exécutif ne cesse de battre des records. Et comme si cela ne suffisait pas, l’affaire Cahuzac est venue se greffer par-dessus. On votait hier pour son remplaçant et le moins qu’on puisse dire, c’est, qu’une fois de plus, le PS n’a pas été à la fête.

Sans véritable surprise, la motion de défiance a joué à plein et les électeurs de Villeneuve-sur-Lot en Lot-et-Garonne ont tenu à donner un grand coup de pied dans la fourmilière. Le candidat à la succession de Jérôme Cahuzac, démissionnaire contraint, n’est arrivé que 3e avec 23,69% des voix sans parvenir à atteindre le seuil des 12,5% des inscrits pour rester en course et prétendre à une triangulaire. C’est l’UMP Jean-Louis Costes qui arrive en tête avec 28,71% des voix, juste devant le candidat du Front national, Etienne Bousquet-Cassagne (26,04%). Lionel Feuillas, candidat d’Europe Ecologie-Les verts (EELV), a quant à lui obtenu le score marginal de 2,78%.

Lucides, François Hollande et Jean-Marc Ayrault attribuaient, dès dimanche soir, ce revers à « la tromperie » de l’ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac, pris en flagrant délit la main dans le pot de miel. Le premier ministre avouait même ne pas être surpris : « Franchement, je craignais cette situation. Comme beaucoup, j’ai vécu douloureusement la découverte du mensonge de Jérôme Cahuzac et je craignais que cela fasse des dégâts en profondeur ».

Toutefois le bon sens n’aura pas duré et Harlem Désir, le Premier secrétaire du PS, et Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée, ont jugé opportun de trouver un bouc émissaire à ce fiasco : la sempiternelle division de la gauche. Ils se sont donc livrés à une pathétique attaque en règle contre le malheureux candidat écologiste, jugé responsable et coupable de la situation. C’est sûr que les soucis actuels du gouvernement, qui leur valent de perdre à chaque élection partielle d’un député depuis un an, et le grave préjudice porté par Cahuzac n’y sont pour rien…

Harlem Désir n’en démord pas sur RTL : « Dans cette circonscription du Lot-et-Garonne, s’il y avait eu un rassemblement de la gauche, nous serions aujourd’hui au second tour (…) Quand nous sommes en responsabilité, c’est toujours difficile les élections partielles. Il faut donc que la gauche soit très attentive à se rassembler dans ces scrutins ». Il a même cru bon d’ajouter que si les écologistes avaient des élus à l’Assemblée nationale, c’était « parce que dès le premier tour, le Parti socialiste les a soutenus ». Son compère, Bruno Le Roux, a lui sévi sur Canal +, sans parvenir à relever le niveau : « C’est une faute politique de ne pas se rassembler au premier tour quand on est ensemble et qu’on doit assumer ensemble le bilan de la majorité ».

Cécile Duflot a tenu, au nom d’EELV, a recadré ces ennemis amis socialistes : « C’est misérable de reporter la responsabilité sur les écologistes (…) Si on n’est pas capable de s’interroger sur les causes de cet échec, on risque de reproduire les mêmes erreurs (…) Cette polémique sur notre rôle engagée par nos alliés n’est pas digne ». Puis elle a ajouté avoir « toujours dit que l’affaire Cahuzac était un risque pour la démocratie ».

Mais non. Puisqu’on lui dit que tout est de la faute de Lionel Feuillas ! D’ailleurs, pour preuve que cette chasse aux sorcières est purement gratuite, il suffit d’observer le score du candidat du Front de gauche, Marie-Hélène Loiseau, qui ave 5,08% des voix arrive devant le candidat vert sans s’attirer les foudres des caciques socialistes. En attendant, la majorité socialiste ne tient plus qu’à un fil au Palais Bourbon, à savoir 3 misérables voix (292 députés PS alors que la majorité absolue est de 289 voix). Ils feraient bien de ménager leurs alliés écologistes si le vent devait forcir d’ici 2017…

 

2 thoughts on “PS : Au royaume des aveugles, le borgne est roi

  1. Marquis de Tcholinsart says:

    - Nestor, qu’est ce que c’est ?

    - Rien, monsieur.

    - Tu veux dire de la politique …

    - Oui, c’est ça monsieur.

    [retour à ses affaires personnelles]

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