Les Etats-Unis et les armes : une love-story sans fin ?

 

Obama s’était engagé à encadrer la vente d’armes après la tuerie de Newton, une de plus, celle de trop. Il avait même réussi à s’attirer la sympathie de la population, sur un sujet des plus sensibles, puisque 92% des gens soutenaient sa proposition de généraliser les vérifications des antécédents judiciaires et psychiatriques d’acheteurs d’armes à feu. Pourtant, le Sénat a rejeté hier la proposition, provoquant l’ire du plus puissant dirigeant mondial : « C’est un jour de honte pour Washington« .  

C’est surtout une formidable victoire du lobby des armes, la NRA, qui prouve une fois de plus sa puissance et son omniprésence aux confins du pouvoir. Le président ne désigne pas d’autres coupables : « Au lieu de soutenir ce compromis, le lobby des armes et ses alliés ont volontairement menti à propos de cette loi ». Et pourtant, Barack Obama, déjà préoccupé par l’attentat de Boston aurait bien eu besoin d’une pause. Il s’en est alors pris au Congrès, pour manifester son incompréhension alors que la proposition semblait acquise, fruit d’une négociation entre démocrates et républicains : « Qui sommes-nous censés représenter ? ». Il a alors encouragé les citoyens à reprendre le combat contre leurs élus et à se monter « aussi passionnés, organisés et vocaux » que les lobbyistes de la NRA : « Mais cet effort n’est pas terminé (…) tôt ou tard nous y arriverons ». Barack Obama ne s’avoue pas donc pas vaincu : « Pour moi, ceci n’était que le premier round ».

Pas sûr que cela suffise au pays des fous des armes à feu, sachant que la proposition de loi ne visait en plus qu’à vérifier qu’un nouvel acheteur n’a pas de casier judiciaire ou d’antécédents psychiatriques. Elle avait ainsi déjà été sérieusement édulcorée par rapport à la proposition de loi inaugurale. Et si même une mesure de bon sens arrive à diviser le Congrès, on envisage mal une réforme en profondeur, qui viserait à contrôler la circulation des armes à feu. Le texte prévoyant l’interdiction des armes d’assaut (fabrication, vente et importation) est ainsi certain d’être rejeté. Plus grave encore d’un point de vue politique, ce sont des élus démocrates qui ont fait basculer le vote en se rangeant du côté des républicains. Barack Obama n’est donc pas près de voir le bout du tunnel sur ce thème.    

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