En temps ordinaire, l’entraîneur du PSG passe plutôt pour un homme modéré. Il n’est pas adepte des coups de gueule et ses analyses souvent assez réalistes. Quelle ne fut donc pas ma réaction ce matin quand je l’ai presque entendu dire que Barcelone avait réalisé un hold-up hier soir au Parc du des Princes. On n’a pas dû voir le même match…

Voilà sa réaction d’après-match : « Je ne pense pas que ce soit un bon résultat. En première mi-temps, nous avons fait un bon jeu offensif, bien défendu. C’est vrai qu’on a pris deux buts: le premier était un cadeau à Messi, le deuxième un cadeau de l’arbitre. Sanchez a cherché le gardien. Nous avons l’expérience de Sanchez qui avait plongé au mois d’août en match amical, ce n’est pas nouveau pour nous. Je suis fier de la performance des joueurs, de leur attitude, du courage qu’ils ont montré. Le résultat, je n’en suis pas très content ».

S’il peut nourrir de légitimes regrets au vu de la physionomie du match, surtout en première mi-temps, le Barça n’a pas volé non plus le match nul. Le fameux cadeau à Messi n’est nullement une passe d’un défenseur parisien à l’attaquant blaugrana. La défense essaie de se dégager en balançant un ballon au loin. Dani Alvès le récupère, voit l’appel de balle de Lionel Messi et lui adresse un bijou de passe que ce dernier ne manque pas, en dépit d’un angle très fermé. Le cadeau n’en est pas vraiment un et résulte plutôt d’un ballon récupéré, d’une superbe passe et d’un magnifique but. La question est de savoir si les joueurs parisiens seraient parvenus à la même conclusion avec un tel « cadeau ». J’en doute fort !

Maintenant, passons au « cadeau de l’arbitre ». Devant ma télé, j’entends le commentateur de Canal + dire « Pénalty fort logique ». Son comparse réplique en disant que c’est un peu sévère. Les deux observent à la loupe le pénalty et s’accordent enfin pour dire qu’il est mérité. L’un des deux charge même le gardien Sirigu en disant que c’est une erreur de débutant. D’ailleurs, vous pourrez éplucher la presse. A part Ancelotti, personne ne semble parler d’erreur d’arbitrage. Si Sanchez a clairement joué la faute plutôt que le ballon, il n’est pas venu non plus s’empaler contre le gardien du PSG.

Observons désormais les buts parisiens. Je laisse la parole aux commentateurs de Paris, pas réputés toujours très objectifs et surtout très chauvins. Là encore, ils s’accordent à dire que Ibrahimovic était largement hors-jeu et que son but n’aurait jamais dû être validé. Pire encore, l’un des deux assène : « C’est quand même incroyable de ne pas le signaler hors-jeu » en regardant le ralenti, tant le joueur était hors-jeu de plusieurs mètres. Mais de cela, Ancelotti n’en parle guère. Quant au dernier but parisien, il intervient à la dernière minute grâce à une petite erreur du gardien, coupable d’avoir la main lâche. Ceci ressemble donc à deux « cadeaux » du destin pour les Parisiens. Alors s’il y a avait bien une soirée « cadeaux » hier, elle était plutôt destinée aux joueurs de la capitale. J’adresse donc un carton rouge pour l’analyse d’Ancelotti. Une chose est certaine. Dans la catégorie mauvaise foi, le Parisien était intouchable hier !