Facebook ne contribue pas au bonheur dans le monde

Et non ! Le réseau a beau être le plus populaire et le plus fréquenté au monde (plus d’un milliard d’inscriptions et sans doute 500 millions de membres actifs), il ne serait aucunement gage de bien-être. Au contraire, il serait même plutôt associé à deux sentiments contraires : la jalousie et le malheur.

C’est en tout cas le résultat d’une étude menée par deux chercheurs des universités allemandes de Humboldt et de Darmstadt, les Docteurs Hanna Krasnova et Peter Buxmann. Selon eux, c’est plus d’un tiers des personnes (36,9% exactement) qui ressentent du mal-être après avoir effectué un petit tour sur leur site préféré. S’exprimant auprès de Reuters, Hanna Krsnova est on ne peut plus clair : « Nous avons été étonnés du nombre de personnes qui ont une mauvaise expérience de Facebook, qui ressentent un sentiment de solitude, de frustration et de colère ».

La première cause d’amertume serait tout simplement…les photos de vacances des autres (19,3%)! Bien loin de se réjouir du bonheur de leurs amis, les connectés ressentent plutôt de la jalousie. Viennent ensuite les interactions sociales (6,3%) qui contribuent à plomber le moral des internautes. On compare le nombre de commentaires, de likes, de publications sur son mur… Et on peut très vite ressentir le sentiment de se sentir oublié par ses pseudo-amis. Plus étonnant, cette jalousie malsaine pourrait dans certains cas conduire à la dépression ou au désir de vengeance contre l’ami qu’on estime responsable de cet état de mal-être.

Ce n’est pas la première fois que des chercheurs parviennent à ce constat. Il y a un, une étude américaine, basée sur 425 étudiants passant en moyenne 5 heures par semaine sur Facebook, concluait que plus les gens passaient de temps sur le réseau social, plus ils pensaient que les autres étaient plus heureux qu’eux, parvenant à se convaincre in fine que « la vie est injuste ». Le phénomène s’accentue même quand le nombre d’amis virtuels dépasse celui des amis bien physiques. Hui-Tzu Grace Chou, l’une des chercheuses responsables de cette étude, expliquait que le fait de « visionner des images d’autres personnes heureuses sur Facebook nous donne l’impression que les autres sont en permanence heureux ». En clair, on tire des conclusions hâtives sur des faits forcément incomplets puisque si les gens sont prompts à relayer les bonnes nouvelles, ils le sont moins pour partager les mauvaises. Et cette impression s’amplifie avec les inconnus puisque nous ne pouvons pas savoir quelle est leur vraie vie, prenant pour réelle celle qu’ils se fabriquent sur Facebook.

Pour m’être connecté au réseau depuis peu, j’ajouterai aussi une autre raison qui n’apparaît pas dans ces enquêtes parues à un an d’intervalle. J’ai remarqué que certains de nos « amis » ne partagent pas forcément nos valeurs et nos convictions politiques. S’en suivent des passe d’armes parfois particulièrement violentes, les gens, retranchés derrière leur écran, n’hésitant pas cracher leur venin avec un sentiment d’impunité. Par exemple, pour avoir défendu Daniel Cohn-Bendit récemment qui critiquait la position de Brigitte Bardot, qui voulait s’exiler en Russie, je me suis presque fait traiter de pédophile (Danny a dit et écrit par le passé des choses pas très nettes à ce sujet ou plutôt trop nettes justement !). De même, on m’a parlé de mon copain Yannick Noah qui ne payait pas ses impôts en France. Donc, en prenant position pour une déclaration d’un homme politique sur une situation très précise, on m’a encarté comme un de ses fervents sympathisants défendant entièrement l’homme et comme un sale extrémiste de gauche qui écoute forcément Saga Africa. J’ai évidemment répondu laconiquement à cet interlocuteur (un ami d’une des mes « amies » qui intervenait sur une publication de l’ « amie » en question) en refusant de débattre avec une personne au raisonnement si étriqué (en suivant sa logique, on peut aussi considérer comme pédophile tous les gens qui ont été voir un film de Roman Polanski !). Alors, si vous en doutiez encore, surtout n’hésitez pas à partager des moments avec des amis en chair et en os, il en va de votre moral ! Et je vous assure, cela fait un bien fou de voir des gens, des vrais gens.     

6 thoughts on “Facebook ne contribue pas au bonheur dans le monde

  1. Un article intéressant (ce qui ne veut pas dire que les autres ne le sont pas :lol: )
    Nous essayons, sans grands succès, d’expliquer tout cela à nos jeunes.
    Les cas du suicides liés à ces réseaux ne sont pas rares non plus. nous en avons dans notre entourage.

    En ce qui nous concernent, comme vous actifs sur ce réseau depuis peu de temps, nous avons pris le parti d’éviter toute polémique avec nos ‘amis’ virtuels.

    A bientôt sur facebook :mrgreen:

  2. admin says:

    Merci bien. ;-)
    C’est en effet un sujet très complexe. Et, malheureusement, Facebook vient d’annoncer qu’il ne pouvait pas contrôler l’inscription des jeunes en-dessous de 13 ans. J’en connais d’ailleurs plusieurs dans ce cas. Ce sont encore des cibles plus fragiles. Ma femme avait déjà eu un problème dans son école avec, à l’époque MSN Messenger, où plusieurs filles (10-11 ans) avaient humilié gratuitement une de leurs camarades. L’effet de groupe derrière son ordinateur peut être redoutable. :???:

    Votre technique est sans doute la bonne. Elle permet en tout cas de ne pas perdre son temps et de ne pas s’énerver. Je vais sans doute devoir m’y résoudre et réserver mes opinions à mes amis virtuels qui font partie de mes connaissances physiques. C’est un bon compromis. :cool:

    Très bonne conclusion! :roll:

  3. Cvalda says:

    Eh! Je croyais que ceux qui ne sont pas sur les réseaux sont des psychopathes! Faudrait savoir! Malheureux ou psychopathes alors?!

    C’est vrai que rien que les forums de sites ressemblent à une cour de collège…on n’a pas vieilli pour se retrouver à nouveau coincés avec des gens qui ont au mieux un âge mental de 13 ans…
    Dans la vraie vie, ce n’est pas pas hasard si on trie nos connaissances…

    Signé: une psychopathe!

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