Professionnalisme et objectivité : deux mots inconnus pour une journaliste du Figaro !

Non, nous ne parlerons pas de la plus vieille boulangerie de France (plus de 200 ans au compteur) contrainte de fermer ses portes à Paris à cause de l’inflation délirante des loyers : http://www.rtl.fr/actualites/info/economie/article/la-plus-vieille-boulangerie-de-paris-victime-de-la-flambee-des-loyers-7754609345  .L’information méritait pourtant un coup de projecteur avec à la clé un retour sur cette hausse délirante de 120% des loyers en 10 ans en France et de 160% à Paris. Je me suis ravisé au dernier moment en lisant un article traitant de la sortie de la Nexus 10 sur les pages du Figaro. Et là, tel George W.Bush avec un bretzel –on a les références qu’on peut !-, j’ai failli m’étouffer avec des cacahuètes que je savourais tranquillement jusqu’alors. Un tel niveau d’incompétence relevait du canular ou alors d’un jeune stagiaire signant là son premier article. Ni une, ni eux, je clique sur le nom de la journaliste et là je tombe des nues : tous ses précédents articles ont trait à la technologie dont beaucoup sur Apple. C’est donc ce qu’on appelle une spécialiste. L’information vaut son pesant de cacahuètes –pardonnez le mauvais jeu de mots !

D’abord, sachons de quoi nous parlons:  http://www.lefigaro.fr/hightech/2012/11/13/01007-20121113ARTFIG00337-google-lance-sa-nexus-10-rivale-directe-de-l-ipad.php. Tout commence plutôt gentiment avec l’annonce de la sortie de la Nexus 10 de Google en ce mardi 13 novembre. Très vite, la prétendue journaliste s’égare en évoquant  que « les précédents terminaux – smartphones et tablettes – signés Google ne sont jamais parvenus à conquérir le grand public ». La Nexus 7, petite sœur de la 10, sortie fin août, connaît au contraire un beau succès avec plus d’un million de ventes par mois. A la rigueur, on peut laisser le bénéfice du doute avec les termes grand public puisqu’elle n’est pas encore présente dans tous les foyers vue sa sortie récente. Mais c’est un sérieux concurrent à Apple qui l’a même obligé à sortir son iPad mini pour le concurrencer.

S’en suit une description technique sommaire que la journaliste termine en précisant que « le positionnement (tarifaire) n’est pas particulièrement agressif non plus ». Pour donner du poids à cet argument, elle compare la Nexus 10 à la Kindle Fire d’Amazon à l’écran de 7 pouces à 199€. Là, on nage en plein délire car la Nexus 7, de taille équivalente, est vendue exactement au même prix (199€ pour la version 16 GO et 249€ pour la version 32 GO) quand l’iPad mini commence à 339€ (version 16GO). Elle enchaîne sur un comparatif de prix avec l’iPad 2 à 409€. On cherche la logique encore une fois quand le Nexus 10 s’attaque plutôt à l’iPad 4 avec un écran par exemple plus performant (plus grand, meilleure définition) que le fameux Retina de l’iPad 4 pourtant loué par toute la presse. Et le Nexus avec ses 399€ pour la version 16GO s’affiche quand même 110€ moins cher que l’iPad 4 (509€ pour la version équivalente 16GO).

Enfin, l’article se conclut en apothéose : « Les deux autres nouveautés de la gamme Nexus, la tablette Nexus 7 (fabriquée par Asus et dotée d’un écran de 7 pouces) et le smartphone Nexus 4 (produit par LG), sont elles en vente depuis quelques jours. ». La Nexus 7 est sortie fin août -quelques jours quoi !- quand le smartphone Nexus 4 sort aujourd’hui, en même temps que la Nexus 10. D’ailleurs, pas un mot sur ce Nexus 4 pourtant promis à un succès certain dont les spécificités n’ont pas à rougir face à un iPhone 5 ou un Galaxy SIII alors qu’il est proposé à un prix pour le coup très agressif (299€ pour la version 8GO) quand les 2 leaders affichent plus du double du prix. D’ailleurs, la boutique en ligne affichait au bout de quelques heures l’épuisement du stock.

Bref, c’est épuisant de lire un tas d’âneries par un journaliste qui a une carte de presse et qui, de surcroît, semble être la geek de service. A en juger par les articles rédigés en amont, je subodore que cette professionnelle émérite possède l’iPhone 5 et l’iPad 4 qu’elle ne doit plus quitter. Pourtant, de temps en temps, cela lui siérait plutôt bien. Pour faire son métier par exemple et ne pas nous infliger un torchon bourré d’inepties en guise d’article dans le seul but de dénigrer Google. Une Appleboy n’aurait pas mieux fait !

3 thoughts on “Professionnalisme et objectivité : deux mots inconnus pour une journaliste du Figaro !

  1. Julien says:

    Soit indulgent avec elle, elle a subis le lavage de cerveau d’Apple comme tous les fan Apple…

    Sans dec c’est pareil dans un autre domaine, l’astronomie, faut voir le nombre de conneries que débitent les journalistes quand il y a une news astro qui est relayée par un site non spécialisé.

  2. Tcho says:

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    Ce ne sont pas les derniers chiffres du LOTTO (Liquigas), ni ceux de mon coffre-fort au 52 Rue des Tuillas, Genêve, CH ; ni les coordonnés géographique du trésor de Rakham le Rouge :twisted:

    Juste le nombre de fois où j’ai éclaté de rire, suivi de la mention OMG, le tout PAR PARAGRAPHE

    J’allais le signifier qu’elle devait avoir un IPhone 5 tout beau tout neuf, trop tard :twisted:

    T’as bien fait de nous gratifier de ce pure moment d’accuité journalistique :twisted:

  3. admin says:

    Tu es trop gentil Julien. Ta comparaison serait judicieuse si les journalistes en question sont les spécialistes de leurs journaux respectifs. On peut à l’extrême rigueur pardonner un journaliste qui se contenterait de reprendre une dépêche AFP sans trop comprendre ce qu’il lit. Mais là, cela ressemble vraiment à de la désinformation pure et dure d’où mon petit coup de gueule.

    Excellent Tcho! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: C’est clair que je voulais partager avec vous cette petite pépite journalistique. D’ailleurs, les commentaires de l’article sont (à juste titre) acerbes. J’espère qu’elle les lira et qu’elle évitera à l’avenir pareille désinvolture et/ou compromission -il n’est pas interdit de rêver. :twisted:

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