Je vous rassure, on parle du sien, pas du vôtre ! Après le célèbre salon du jeu vidéo à Los Angeles, l’E3, se tenait dans la foulée la keynote d’Apple, la conférence mondiale des développeurs d’Apple, qui fait le point sur l’évolution de la firme en dévoilant les axes stratégiques, des nouveaux produits et les applications à venir. Pas de révolution annoncée pour la bonne raison qu’on ne peut pas créer la surprise à chaque fois et que la conférence était plus destinée aux développeurs qui devront s’appuyer sur le nouvel OS pour mac ou celui pour les appareils nomades, l’iOS 6. Car là se situe désormais le cœur de la guerre, non plus dans la vente d’appareils mais de contenus. Entre l’ipod, l’iphone, l’ipad et les téléviseurs à venir, le marché est colossal d’où les yeux doux d’Apple aux développeurs. Ceux-ci, présents en grand nombre (5000 de 60 pays différents), ont tout de même dû s’acquitter de 1600$ pour assister aux 112 sessions et 125 ateliers organisés par Apple. Pour eux aussi, le nouvel écosystème d’Apple représente l’Eldorado.

Et c’est précisément pour cette raison qu’Apple a choisi de révéler son nouvel MacBook Pro, largement plébiscité par ces mêmes développeurs qui y testent, en grande majorité, leurs nouvelles applications. Toute la presse s’est montrée, comme à son habitude, dithyrambique envers la firme à la pomme, vantant la fameuse technologie de l’écran Retina (déjà présente sur l’ipad 3). Exit les problèmes de chauffe (à peine évoqués une fois de plus) ou de l’autonomie (5 heures pour les sites l’ayant testé contre 7 heures annoncées par Apple).

Toutefois, des critiques sérieuses n’ont pas tardé à suivre, une fois la bête désossée. Enfin aurait-on envie de dire. Les équipes d’iFixlt, spécialisées dans le démontage et surtout la réparation d’appareils high-tech, ont rapidement déchanté. Ils ont attribué sans sourciller la plus mauvaise note au nouveau PC quant à son potentiel de réparation, soit 1 sur 10. Pour eux, il est très compliqué à réparer voire carrément impossible. Toutes nos félicitations à Apple qui, non contents de vendre un ordinateur hors de prix (à partir de 2 279€, rien que cela !), ont imaginé un produit dont les pièces ne peuvent ni être retirées ni changées en cas de panne. Chapeau bas.

Cela fait désormais un petit moment qu’Apple s’est spécialisé dans ce domaine, imaginant de nouvelles vis correspondant à aucun tournevis en vente ou bien encore collant ses batteries pour en rendre impossible le remplacement par un particulier. L’ipod a inauguré cette mode, généralisée ensuite à tous les appareils estampillés Apple (iphone, ipad, Mac Book…). Et pire encore, les autres constructeurs ont suivi. Prenez l’exemple des tablettes. Aucune ne peut être ouverte. Compter une durée de vie moyenne oscillant entre 18 mois et 36 mois, en fonction de son utilisation, et vous aurez au moment du remplacement de la batterie une facture équivalente ou même plus élevée que la valeur de votre produit. En clair, il est bien souvent plus logique d’acheter le même appareil neuf qui sera revendu au même prix ou, bien entendu, la nouvelle version. Bienvenue dans l’obsolescence programmée et merci à Apple d’avoir favorisé et accéléré le mouvement. La décroissance n’est assurément pas pour demain. Le sommet de Rio 2012, dit Rio +20, doit bien amuser les pontes d’Apple !